here it is

le déchirement qui se produit, violent et ininterrompu, dépasse chaque fois un peu plus les limites de l'imagination

Errer,
Seule,
Jusqu'à devenir intouchable.

une main qui enserre la gorge, les côtes deviennent barreaux, l’esprit grouillant, luttant, cherchant l’air.

on vous écrase la gorge d’une main de fer. juste assez pour que vous puissiez encore respirer, juste assez pour que vous ayez envie de crever.

de l’eau jaillit de ton oeil, chaude et salée. sur tes joues elle glisse tandis que la douleur creuse des sillons dans ta chaire, amère.

Lorsque l’absurde tend sa main chaude à ma conscience, dans un geste de délivrance, et je le sens, je ne puis m’empêcher de me retourner.

J’irais courir au fond de la rivière,
fouler son lit, heurter ses pierres,
D’ores et déjà ornées de fleurs, en souvenir.
Enveloppée par le courant je respire
Une dernière fois, bleue comme la mer.
J’irais mourir au fond de la rivière.

Met de l’eau dans ton vin,
jusqu'à ce qu’il ne reste plus rien,
plus rien de toi à part ce liquide insipide
qui n’enivrera plus personne,
pas même toi.

Puisses-tu entrevoir
l’étendue de sensations qui me traverse, délicieuse.

Le corps, cette affliction
brûlante, étouffante.

Les lambeaux dans mon crâne n’aspirent qu’à cingler mes chairs, meurtries, exténuées. 

Existence vitrée, angoisse rampante, panique dévorante.

Bientôt fauchée
Parfois on ne sait plus ce qui nous retient,
et c’est là qu’elle nous tient.

Elle absorbe toute la couleur,
Et bientôt celle de ton corps,
Dure et froide.

la tristesse est un lierre
là ou le bonheur est un leurre 

Dans un énième délire je l’imagine
se jouer de moi, elle rit.
la vie.

fidèle et imprévisible,
ta douceur inexistante
me berce de terreur.

frêle et paisible,
ma consistante douleur
me perce de bonheur.

La vie me traine par terre,
Du gravier plein les dents 
Et les genoux brûlés,
Je me vengerais.

Tremblante et exténuée,
Le souffle coupé,
Je me noie dans mes pensées
Sombres et glissantes,
Aiguisées.

Je rêve que je cours,
Que je crie.
Courir vers le vide,
Crier ma délivrance.

Dans un silence vertigineux
Elle m'envahie,
Cruellement enveloppante.

Que reste t-il de moi,
Ai je seulement déjà existé?
Ce reflet étrange ne m'appartient pas.
Il est voué à en finir, il ne vit que pour cela,
Mourir.

Prisonnière, rampant au fond de sa cellule,

A l'abri de tout quiétude.

Humiliée
Déshumanisée.

Jamais seule,
Jamais sans eux,
L'effroi comme couverture
Par un hiver glacial

Cette angoisse qui ronge les chairs, c'est moi.
Ce vide qui défie l'existence, c'est encore moi.

S’il existait, mon esprit mangerait mes restes,
Avide de chair pourrie, effroyable de par sa tête
Repeinte de sang, bruni par les heures.
Plus rien ne meurt
Puisque plus rien n’existe, seule la délivrance.

N’y va pas, n’y crois pas.

Si peu de chance, si peu de miel.

Et ton coeur sera bientôt ouvert, et tes yeux brûleront encore et encore.

Toutes viscères dehors, rouges d’avoir trop pleuré.

Alors j'erre, dans un coin de mon esprit je cherche un rai d'ombre, une brèche pour me draper de l'obscurité qui m'anime, la trahissant d'une lueur incertaine.

J'attend la prochaine vague,
Je n'en mène pas large

Cette joie, ce sentiment qui remplit mon cœur parfois est semblable à un décor de théâtre. l'odeur du carton se fait oublier, jusqu'à ce que quelqu'un, quelque chose vienne pousser un des murs - grossièrement mais richement décoré -, puis observe le reste du décor tomber, sourdement et froidement, laissant place au vide.

Je suis transparente,
Rien à l'intérieur
Mais rien ne transparaît,

Un sac d'organes se contractant
Au rythme des convulsions
D'un cerveau malade,

Un sac hurlant de couleur,
Vert
Bleu
Blanc
Rouge,
Un spectacle douloureux qui
Ne divertit personne.

Mes passions sont mes prisons.

Parce que la barre est haute, et
Mes barreaux sont mes bourreaux.

Une main levée
Le visage injecté de sang
La bouche ouverte en un rictus

La rage cultivant l'horreur
Et l'affection l'espérance.

Juste personne d'autre,
Sauf le regard pesant
D'un corps endormi.

Le silence qui me possède
Lentement.

Fourrée de vide
J'explose,
Je n'existe plus.